Fragments de H. H.-D. (018)


L”’incident de la rue des Orties” - comme l’a baptisé Schrödinger - n’était, je le sais maintenant,  ni le premier ni le dernier du genre. Le superviseur m’a parlé d’une petite gare de campagne, dans l’Est de la France, “disparue” durant quelques jours il y a moins d’un an. Aucune perturbation dans le trafic ferroviaire n’a cependant été signalée à l’époque par les autorités.
    De leur côté, des sources britanniques font état du surgissement - je ne sais quel autre mot employer! - d’un cabaret artistique en lieu et place du magasin d’une célèbre marque d’imperméables, la semaine dernière, au milieu de la matinée, dans une rue du quartier londonien de Soho. Les amateurs de spectacles musicaux rythmés rencontrés sur place soutiennent qu’ils fréquentent cette adresse depuis fort longtemps, quant aux acheteurs de trench coats des environs, ils affirment de leur côté se fournir habituellement dans les magasins de Regent Street ou de Covent Garden.
    Chaque fois, il semble qu’on ait affaire au même scénario, avec deux variantes: quelques individus sont les témoins d’aberrations mais assez rapidement les choses rentrent dans l’ordre, soit que le phénomène cesse aussi soudainement qu’il s’était produit, soit au contraire qu’il s’installe. Dans le premier cas les témoins paraissent avoir tout oublié de l’incident et, dans le second, aucune personne ne garde le souvenir de l’état antérieur. Dans l’affaire du cabaret londonien, Schrödinger s’est pourtant procuré - par je ne sais quels moyens! - une coupure de presse représentant le magasin d’imperméables là où il devrait encore se trouver et où personne ne se rappelle plus l’avoir vu.  


2 commentaires:

  1. Anonyme18:18

    Mais ça ne s'arrange pas du tout !!! La pression monte...
    On voudrait bien savoir où tu nous emmènes comme ça !

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  2. Cher Monsieur (ou Madame),
    Si je le savais...
    Merci néanmoins de l'attention que vous portez à mes petites notules.

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