Fragments de H. H.-D. (009)

J'ai compris pourquoi Schrödinger était si souvent absent de la Division.
   En temps normal il arrive tôt le matin (la lumière de son bureau est déjà allumée lorsque je prends mon service, à 8 heures 30) et en repart parmi les derniers. Lorsqu'il doit se rendre à l'extérieur, il est bien rare qu'il ne refasse pas un saut au bureau dans la soirée. Mais depuis son retour, fin juillet, les choses on changé. Sa présence à la Division est devenue beaucoup plus aléatoire. A la plupart des conférences de travail il se fait représenter par un adjoint et j'ai peu souvent l'occasion de le croiser dans les couloirs.
   Pour ma part je suis absorbé par un travail de recensement des modes de restauration des monuments funéraires d'intérêt historique en Bretagne que m'a confié le superviseur Larcher.
Or, j'ai reçu jeudi, de Schrödinger, le mot suivant:


   Le lieu du rendez-vous était situé en proche banlieue, au Sud-Ouest de Paris, près de la Seine. Un peu avant 21 heures je me fis déposer par un taxi à distance raisonnable de l'adresse indiquée et terminai le trajet à pied. Je faillis rater l'endroit car celui-ci n'était pas visible de la rue et pour y accéder il fallait franchir un porche, traverser une cour pavée et longer une allée de terre battue. Enfin, à l'heure dite j'arrivai devant la façade en demi-cercle d'une villa en moellons qui me semblait dater du 18ème ou du 19ème siècle. Le bâtiment, quoiqu'un peu vétuste, ne manquait pas d'une certaine allure. Il détonait au milieu de ce quartier qui m'avait semblé abriter essentiellement des fabriques et des logements ouvriers. Je remarquai, à côté de la porte d'entrée, une plaque portant l'inscription "Société de l'Automne".
   A mon coup de sonnette la silhouette de Schrödinger s'encadra derrière la porte vitrée.

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